Accueil | Table des matières | Great Adventure Project | Thématiques | Courriel |
Comment puis-je affirmer
raconter ici l’histoire de l’exploration spatiale comme on ne l'a jamais
fait?
Me passionnant pour l’exploration spatiale depuis plus de quarante ans (voir ci-contre), j’ai récemment entrepris de relire le New York Times des années 1950 pour voir comment on y décrivait les événements. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que ceux-ci ne sont pas relatés tels que je les ai si souvent lus ailleurs. Plusieurs articles vont même à l’encontre de ce que «tout le monde sait». J’ai aussi découvert quantité de faits significatifs que l’Histoire néglige depuis. Évidemment,
nous savons beaucoup plus de choses aujourd’hui qu’à l’époque,
notamment grâce aux recherches historiques qui ont été
réalisées ainsi que par le biais des biographies et mémoires
rédigés par ceux qui ont participé à l’aventure.
C’est particulièrement le cas avec l’ouverture des archives soviétiques
et du fait que les pionniers russes peuvent enfin parler.
Les Spoutnik et Laïka Pour vous donner
une idée, je citerai les faits suivants qui, bien qu’il s’agisse
de détails, colorent néanmoins différemment l’histoire
généralement acceptée.
Deux poids, deux mesures Mais il y a plus
encore. En lisant les journaux de l’époque, on découvre une
foule de faits qui laissent songeurs.
La Grande aventure / The Great Adventure À présent,
non seulement avons-nous l’avantage de bénéficier du recul
du temps mais les connaissances historiques acquises nous permettent de
voir ce qui se passait en coulisse.
Évidemment, rédiger le récit de l’exploration spatiale de mois en mois représente une tâche colossale qui nécessitera des années de labeur. (Je prévois y consacrer le reste de mes jours.) J’espère pouvoir ajouter régulièrement des épisodes. De la sorte, vous vivrez avec moi une aventure de découvertes qui s’annonce longue et palpitante! De retour à la page d'Accueil. |
Je suis ce qu’on pourrait appeler un «enfant de l’espace», même si, bien entendu, je ne suis pas né dans l’espace. Je me considère
comme tel parce qu'entre autres, je suis né au début de l’ère
spatiale et parce que celle-ci jalonne mon existence.
Les graines de la passion Le premier souvenir
que je conserve de ma petite enfance remonte à l’après-midi
du 20 février 1962. J’ai 3 ans et 9 mois. Je me revois encore
jouant dans la cuisine auprès de ma mère qui fait son repassage.
Son programme-radio est constamment interrompu par des bulletins spéciaux.
Je comprends qu’il se passe quelque chose, sans bien entendu réaliser
de quoi il s’agit. Il y a, dit-on, un homme dans l’espace.
Avant son mariage, ma mère a été institutrice dans une petite école de campagne. Étant naturellement pédagogue, elle m’enseigne à lire, à écrire et à compter. Sa méthode repose sur le jeu. Par exemple, elle dessine une échelle où, entre chaque barreau, elle place des syllabes, des mots ou des nombres. À moi de les déchiffrer pour grimper l’échelle! Ce faisant, maman m’enseigne qu’apprendre est une activité amusante. Voilà l’une des plus précieuses notions que Gabrielle me lègue et qui guide mon quotidien aujourd’hui encore. En mai 1963, alors que je viens d’avoir 5 ans, j’entreprends de lire les gros titres du journal La Presse qui traîne sur la table de la cuisine. Coïncidence, le quotidien titre «Cooper est en orbite». L’article relate le vol de l’astronaute américain Gordon Cooper. Six mois plus tard, ma curiosité d’enfant est piquée au vif par l’assassinat du président Kennedy. Bien que j’aie peu de souvenirs de ce drame, ma mère raconte qu’à l’époque, je suis demeuré rivé au petit écran. (Treize ans plus tard, je serai extrêmement ému de me retrouver au cimetière d’Arlington, sur la tombe du président Kennedy, comme si je reconnaissais les lieux.) Il ne fait aucun doute que ces événements ont semé les germes qui ont fait naître en moi la passion des sciences et de l’actualité. C’est ainsi qu’à 8 ans, j'arrête de jouer lorsque la radio annonce que trois astronautes viennent de brûler vifs à bord de la cabine d’Apollo 1 (ci-contre). J’ai aussi conscience des assassinats de Martin Luther King et de Bobby Kennedy. Dans ce dernier cas, je passe les jours suivants rivé à la télé à suivre les événements entourant ses funérailles. Évidemment, dans les trois cas, je suis encore trop jeune pour réaliser la portée de ces événements. Je commence néanmoins à lire les journaux, cherchant à comprendre… Heureusement, mon enfance n’est pas jalonnée que par des tragédies, puisque j’ai aussi le privilège de connaître le fabuleux été de l’Expo 67 – l’exposition universelle de Montréal. Hélas, à 9 ans, je suis encore trop jeune pour vraiment profiter de cette ouverture exceptionnelle sur le monde. Je conserve en fait peu de souvenirs de l’Expo, si ce n’est d’y être allé deux ou trois fois et, surtout, qu’il y avait énormément de monde! Le souvenir que j’en garde plutôt, c’est de m’être mis à collectionner les articles de journaux qui en parlaient - découpures que je colle dans des «scrap books» que je possède encore. C’est dans ce contexte
que je me mets à feuilleter les magazines laissés derrière
par les adultes, à la recherche de reportages sur les technologies
modernes. Je me rappelle encore de certains qui m’ont émerveillé,
dont un reportage magnifiquement illustré sur un porte-avion nucléaire
et un autre sur le paquebot France publiés dans Paris-Match.
Il y a en outre celui du Science & Vie qui présente l’exploration
spatiale des années 2000.
Coup de foudre Au soir du 24 décembre
1968, ma famille et moi sommes réunis en cette veille de Noël
dans notre petit chalet de Clarence Creek, en banlieue d'Ottawa. J'ai dix
ans. Pendant que maman nous prépare, mes trois frères et
moi, pour la messe de minuit, papa regarde la télé. L'image
est de si piètre
qualité que je n'arrive pas à distinguer grand-chose. P'pa
m'explique qu'il s'agit d'une diffusion télé en direct de
la Lune; pour la première fois des hommes gravitent autour de notre
satellite naturel.
L’été
suivant, je suis rivé à la radio, à la télé
et me gave de journaux pour suivre toutes les péripéties
du premier débarquement sur la Lune: la mission Apollo
11. Aujourd’hui, je conserve en mémoire l’effervescence
qui a marqué le week-end du 19-20 juillet, alors que trois astronautes
réalisent l’un des vieux rêves de l’humanité.
Les retombées d’une passion
À partir de là, l'exploration spatiale devient ma passion.
Toutes les autres activités – y compris mes études et, plus
tard, ma carrière – y sont subordonnées. (Ci-contre,
à 12 ans avec mon petit chien Tamy.)
Chaque fois que des astronautes s’envolent pour l'espace ou qu’ils y réalisent
des exploits, je m'absente de l'école ou de mon lieu de travail.
Ô bonheur, les premières années de ma passion sont
jalonnées par les six expéditions lunaires Apollo.
Mon intérêt pour l’actualité et les questions internationales a parfois des «retombées» inattendues. Ainsi, le fait de suivre au quotidien ce que font les Américains et les Soviétiques dans l‘espace me permet de voir à l’œuvre les deux idéologies rivales. Le fait d’observer ainsi comment le communisme et le capitalisme fonctionnent dans la réalité – la première dans le plus grand secret et la seconde au vu et au su de tous – m’amène à me forger une opinion sur leur valeur. Mon intérêt
pour le spatial a bien entendu d’importantes répercussions sur mes
études. Non seulement me suis-je intéressé aux sciences,
mais je suis avide de lire tout ce qui me tombe sous la main, y compris
de gros bouquins. J’apprends avec hâte l’anglais afin de pouvoir
comprendre les publications de la NASA que j’accumule.
Pour justifier l’envoie d’astronautes dans l’espace, on évoque souvent l’argument voulant que ceux-ci servent de modèles aux jeunes et qu’ils les amènent à s’intéresser aux sciences et aux technologies. C’est mon cas. je suis l'un de ces enfants de l'espace! |
|