On rapporte généralement qu’il y aurait 500 000 «assistés sociaux» au Québec.  C’est effectivement à peu près le nombre indiqué par le gouvernement.

     Toutefois, ces 500 000 comprennent plus de 115 000 enfants. 

     En réalité, le nombre d’adultes bénéficiant de l’aide sociale avoisine les 370 000. 

     Ainsi, selon les données du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, en ocobre 2007, il y avait très précisément:
• 484 474 prestataires de l'aide sociale, dont:
• 367 941 adultes
• 116 533 enfants 

     S’agit-il, en partie, de «bougons» qui se la coulent douce? 

     Pas nécessairement, puisque plus de 140 000 adultes (38%) sont considérés comme étant en trop mauvaise condition physique ou mentale pour pouvoir travailler. Un autre contingeant de 90 000 adultes (24%) est considéré comme étant en «contrainte temporaire à l’emploi», principalement pour des raisons de santé, d'âge, de grossesse et de charge d'enfants âgés de moins de cinq ans ou handicapés.

     Le ministère estime donc qu'il y aurait 140 000 adultes (38%) en assez bonne condition pour travailler. Parmi ceux-ci:
 

•	La moitié ont plus de 40 ans et 14% ont entre 18 et 25 ans.
•	60% sont des hommes, 40% sont des femmes
•	Environ 60% ont un cinquième secondaire et moins, 5% ont un diplôme d’études collégiales et 5% un diplôme universitaire.
•	65% vivent seuls alors que 13% sont chefs de famille monoparentale.
•	40% habitent l’île de Montréal, 12% la Montérégie et 6% à Québec

      Le gouvernement verse en tout et pour tout 230 millions $ en aide sociale par mois, pour une moyenne de 626$ par adulte. (Au cours de l’année 2007, le gouvernement a ainsi versé 2,8 milliards $ en prestations d’aide sociale.)

     D’autre part, La Presse rapportait récemment que: «Bon an, mal an, le gouvernement ne compte que de 50 à 75 cas de fraude, de l'argent obtenu par des moyens illégaux.» 
     Depuis 2003, il aurait tout de même réclamé pour plus de 340 millions $ à des prestataires d'aide sociale pour de fausses déclarations. Cependant, 72% des sommes réclamées auraient été reçues sans mauvaise foi, indique-t-on, c'est-à-dire en raison d'une méconnaissance de la loi et des règlements ou de l'oubli de déclarer un revenu ponctuel (comme un héritage).

      Notons enfin que le nombre de prestataires de l'aide sociale diminue constamment depuis plus d'une décennie, comme l'illustre le graphique ci-dessous.  Il y a onze ans (janvier 1997), on en dénombrait 794 000 (dont 250 000 enfants), alors qu'il y en avait 485 000 (dont 116 000 enfants) en octobre 2007.  Il s'agit d'une baisse de 40%.

     De même, les sommes versées chaque mois en aide sociale sont passées de 295 à 230 millions $ - une baisse de 22% -, comme l'illustre le graphique suivant. 

Vignette suivante: Portrait global : répartition de la population du Québec

Ressources:

•	Ministère de l'Emploi et de la Solidarité Sociale, Rapport statistique sur la clientèle des programmes d'assistance sociale, octobre 2007
•	Marie-Hélène Proulx,  La trappe du BS, Magazine Jobboom, Août 2007
•	Malorie Beauchemin, Aide sociale: des fraudeurs minoritaires mais gourmands, La Presse, 11 novembre 2007