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Découverte de deux «quasi-Terre» 
et d’une planète océan

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Claude Lafleur, 18 avril 2013
 
Voici les deux exoplanètes que nous venons de découvrir et qui s’assimilent peut-être à la Terre.  Il pourrait en effet s’agir d’astres rocheux, entourés d’une atmosphère, contenant de l’eau et peut-être même de la vie. (Source de l'illustration: «Press Conference Slides».)

Le 18 avril 2013, les responsables de la mission Kepler annoncent avoir repéré deux planètes de belle taille gravitant dans la zone habitable de leur étoile.  Tel qu’illustré ci-dessus, ces planètes sont seulement 40% et 60% plus grosses que la Terre, alors que la plupart des exoplanètes découvertes à ce jour le sont nettement plus.  Étant donné leur petite taille, ces planètes devraient être constituées de roche et d’eau, comme la Terre, et posséder une atmosphère (dont on ignore tout de la composition).  Surtout, elles gravitent ni trop proche de leur étoile (où il fait trop chaud), ni trop loin (où il fait trop froid), mais dans ce que les astronomes appellent la zone habitable de leur système planétaire.

Dans le Système solaire, la Terre, Mars et Vénus se trouvent dans la zone habitable autour du Soleil (en vert), alors que Mercure se situe trop proche de l’étoile (de même que Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune qui sont trop éloignées). 

         Puisqu’on suppose que ces planètes sont dotées d’eau et d’une atmosphère, il pourrait s’agir de mondes où la vie pourrait s’être développée.  Toutefois, elles sont si distantes de nous (à 1200 années-lumière) qu’il sera difficile, voire même impossible, de le déterminer.

           Réalisée grâce au télescope spatial Kepler, cette découverte représente une avancée puisque le but premier de cette mission est de déterminer s'il existe ou non quantité de planètes semblables à la Terre à travers la galaxie.  Or, ces deux planètes s’ajoutent à trois autres «quasi-Terre» découvertes antérieurement (voir chapitres 14 et 15 de Terres en vue!).
 

Ce graphique présente les cinq exoplanètes les plus semblables à la Terre repérées à ce jour en fonction de leur taille (axe vertical) et du temps qu’elles mettent pour faire le tour de leur étoile (en jours). (Source: «Press Conference Slides».)

          Tel qu’illustré ci-haut, les trois premières planètes orbitent collées à leur étoile (en moins de deux semaines) alors que les deux nouvelles circulent en des temps et des distances qui s’approchent de ceux de la Terre. 

Une planète océan?

          Par ailleurs, les chercheurs ont découvert une troisième planète intéressante puisqu’elle n’est que 70% plus grosse que la Terre (à gauche sur le dessin ci-dessous).  Ils estiment par conséquent qu'elle est probablement trop grosse pour être constituée en bonne partie de roche.  Il pourrait même s’agir d’une nouvelle sorte de planètes qui n'existe pas dans le Système solaire: une planète océan comportant un pourcentage nettement plus élevé d’eau que la Terre.
 

À gauche, la troisième nouvelle planète (Kepler 69c) dont la taille paraît trop grande pour être considérée comme un monde rocheux.  Peut-être cette planète contient-elle énormément d’eau? (Source: «Press Conference Slides».)

          Comme le relatait l’un des chercheurs à l’origine de la découverte, «qui dit eau, dit possiblement de la vie», mais il pourrait s’agir de formes de vie très différentes de ce qu’on connaît.  Toutefois, cette planète se trouve si distante de nous (à 2700 années-lumière) qu’on ne pourra guère en apprendre davantage. 

          Par contre, dans les trois cas, les astronomes n’ont pas encore déterminé leur masse, ce qu’ils devraient faire éventuellement.  Or, du moment où on connaîtra la taille et la masse de chacune de ces planètes, on pourra calculer leur densité et, par le fait même, se faire une idée de leur composition.  Ainsi, nous savons que la densité de la Terre est de 5,5 grammes par centimètre-cube, alors que celle de l’eau est de 1 g/cm3.  On peut ainsi déduire que toute planète dont la densité avoisine les 5 g/cm3 devrait s’apparenter à la Terre, alors que plus elle tend vers le gramme par centimètre-cube, plus elle doit se composer d’eau.

          Notons que ces trois planètes font partie d’un lot de sept planètes repérées autour de deux étoiles: Kepler 62 et Kepler 69.  Les quatre autres planètes gravitent beaucoup trop proche de leur étoile pour être viables.  Et tel qu’illustré ci-dessous, Kepler 62 et 69 sont des systèmes planétaires plus petits que le nôtre.
 

À gauche, le système planétaire Kepler 62, comprenant cinq planètes dont la taille est comparée (au centre gauche du dessin) avec les quatre plus petites planètes du Système Solaire.  À droite, le système Kepler 69 qui comprend deux grosses planètes (comparées à nos quatre plus petites).  La partie supérieure de ces illustrations compare la taille du système planétaire avec le nôtre (au bas).  Dans chaque cas, la zone verte représente la région habitable autour de l’étoile. (Sources: NASA et NASA)

          Le système planétaire Kepler 62 possède cinq planètes connues, dont deux gravitant en zone habitable, alors que le système Kepler 69 dispose d’au moins deux planètes, dont l’une circule en bordure de la zone habitable.

          Jusqu’à présent, les astronomes ont repéré quelques 871 planètes autour de 682 étoiles différentes.  À lui seul, le télescope Kepler en a découvert 115 alors que l'existence de 2740 autres, dites des planètes candidates, restent à confirmer.

          En terminant, voici comment les astronomes se représentent la planète Kepler 62f, celle qui, à notre connaissance, ressemble le plus à la Terre.  Un monde intriguant sur lequel la vie pourrait être possible. 


(Source: NASA)

=
Les sept nouvelles planètes


Nom de la planéte Taille
(Terre = 1)
Période de
révolution
Distance 
de l'étoile
Terre 1,00 365,25 jours 1,000 u.a.
Kepler 62b 1,31 5,71 jours 0,055 u.a.
Kepler 62c 0,54 12,44 jours 0,093 u.a.
Kepler 62d 1,95 18,16 jours 0,120 u.a.
Kepler 62e 1,61 122,39 jours 0,427 u.a.
Kepler 62f 1,41 267,29 jours 0,728 u.a.
Kepler 69b 2,24 13,72 jours 0,094 u.a.
Kepler 69c 1,71 242,46 jours 0,640 u.a.
1 u.a. = une unité astronomique = 150 millions de kilomètres

Source: communiqués de la NASA du 18 avril 2013: NASA's Kepler Discovers Its Smallest 'Habitable Zone' Planets to Date et Kepler's Smallest Habitable Zone Planets, et la conférence de presse.

Voir aussi la communication scientifique de L. Kaltenegger, D. Sasselov et S. Rugheimer: Water Planets in the Habitable Zone: Atmospheric Chemistry, Observable Features, and the case of Kepler-62e and -62f, Astronomy & Astrophysics, April 18, 2013.

© Claude Lafleur, 2013 Mes sites web: claudelafleur.qc.ca