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Comment peut-on être victime 
d'une relation de violence conjugale ?

     Pourquoi une personne qui est violentée par son conjoint demeure-t-elle quand même auprès de lui?  Pourquoi ne quitte-t-elle pas le domicile conjugal où sévit la violence?
     Quiconque n’a pas vécu la chose se pose cette question en se disant que si c’était son cas, il n’en faudrait pas deux pour rompre la relation. 

     Pour s’expliquer pourquoi une victime demeure auprès de son agresseur – surtout lorsque les actes de violence sont répétés et brutaux -, on s’imagine que la victime a un problème personnel, probablement un manque d’estime d’elle-même ou quelque chose du genre.  De toute évidence, se dit-on, c’est une pauvre personne…  On est aussi convaincu que jamais cela ne pourra nous arriver parce qu'on réagira correctement ou en s’en ira rapidement.  «Que personne ne lève jamais la main sur moi!»
     Pourtant, en réalité, n’importe qui peut subir un jour où l’autre une relation de violence conjugale. «Mais non, sûrement pas moi!»  Et pourtant si.
     Comment est-ce possible ?

     Ce qu’on ignore généralement, c’est que l’agresseur n’est pas toujours violent envers sa victime. Au contraire même, il s’avère souvent un partenaire des plus charmant.  Il a, disons, de temps à autres des «sautes d’humeurs» qui sont suivies par de merveilleux moments d’amour… 
     C’est ainsi que la victime est amenée dans un cycle de violence d’où elle ne saura s’extirper. Qui plus est, la mise en place de ce cycle est si insidieuse que la victime ne s’en rend généralement pas compte.  Ou du moins, lorsqu’elle le réalise, il est trop tard!  C’est pourquoi n’importe qui peut devenir victime d’une relation de violence conjugale. 
     Pour comprendre ce qui se passe, imaginons que nous regardons par le trou de la serrure de l’appartement d’un couple voisin qui vit une «relation tumultueuse».  Qu’observe-t-on?

Première phase : paralyser la victime

     Au début, on n’observe rien d’anormal.  Le couple voisin peut même être en «lune de miel».  Nous voyons alors un jeune couple qui file un bonheur quotidien avec ses hauts et ses bas… Quoi de plus normal. 
     Cependant, petit à petit, si on s’y attarde, on perçoit un malaise qui s’installe au sein du couple: le voisin fait une crise simplement parce que les choses traînent dans l’appartement ou parce qu’il considère que sa compagne s’habille un peu trop sexy pour aller travailler… 
     Peut-être est-il tout bonnement de mauvaise humeur, se dit-on.  Jusque-là, rien d’étonnant puisque tout couple se dispute un jour ou l’autre, n’est-ce pas?  Remarquez toutefois que le voisin devient, dans ces moments-là, fermé à toute discussion. Il boude, il entretient de longs silences, il soupire lorsque sa compagne l’approche et va parfois même jusqu’à quitter les lieux en claquant la porte.  Point de dialogue possible.  Mais encore là, rien de plus naturel quand on ne se sent pas bien.
     Remarquez aussi que, jour après jour, la tension monte et devient de plus en plus palpable.  Éventuellement, le voisin commence à être menaçant, apostrophant sa compagne sur un ton agressif, accompagné parfois de gestes prompts ou de rejets.  Il l’envoie tout bonnement «promener», peut-être même vulgairement.  Ne pousse-t-il pas sa mauvaise humeur un peu trop loin ?, commence-t-on à se demander.
     Bientôt, nous ne sommes d’ailleurs plus les seuls à se poser cette question puisque la compagne commence elle aussi à se demander ce qui se passe.  Bien sûr, songe-t-elle, son conjoint n’est pas comme ça d’habitude.  Elle croit qu’il traverse une «mauvaise passe».  Pourtant, le climat continue de se dégrader de jour en jour.  Nous la sentons de plus en plus anxieuse, essayant sans cesse d’abaisser la tension pour retrouver le climat habituel.  Naturellement, elle est sur le qui-vive afin d’éviter de contrarier son conjoint.  «Évitons de jeter de l’huile sur le feu», se dit-elle.  Elle cherche aussi à lui faire plaisir tout en s’efforçant d’éviter de provoquer sa colère… 
     De toute évidence, la voisine ne comprend pas ce qui se passe et elle tente tant bien que mal de s’ajuster aux besoins de son conjoint pour éviter qu’il ne se fâche davantage.  N’étant plus capable de tolérer la tension, il arrive même qu’elle se fâche et décide de confronter son conjoint afin qu’il exprime une fois pour toute ce qui ne va pas.  Peut-être qu’ainsi, il se «ressaisira», espère-t-elle.
     Cet épisode est ce qu’on appelle la phase de la tension, alors que l’agresseur installe le malaise qui, à la longue, paralyse la victime.

Deuxième phase : agresser la victime 

      Peu de temps après l’instauration de la tension, nous sommes témoins d’un éclatement, provoqué ou non par la réaction de la voisine.  Ce sera un premier acte de violence – la violence n’étant pas nécessairement une agression physique.  Ainsi, l’agresseur peut très bien proférer une menace explicite parce que, par exemple, il a vu sa conjointe sourire à l’épicier.  Peut-être se moquera-t-il d’elle, soutenant d’un ton méprisant qu’elle ne s’est sûrement pas regardée dans le miroir pour croire que l’épicier pourrait la trouver à son goût.  Après tout, elle est si moche que pas un autre «cave» que lui ne voudrait d’elle!, lance-t-il.  Peut-être la traitera-t-il de «sale pute», la jettera sur le lit, la pénétrant de force!  Peut-être n’ira-t-il pas aussi loin cette fois-ci mais, tôt ou tard, il se pourrait qu’il la batte et la roue de coups.
     En réalité, ce passage à la violence peut prendre toutes sortes de formes.  Vous serez sans doute saisi par la soudaineté de l’acte, même si le climat de tension nous y avait préparés.  Sur le coup, vous vous direz sûrement que l’homme a perdu la tête, qu’il ne sait pas ce qu’il fait.  «On dirait qu’il est fou», songerez-vous. 
     Toutefois, regardez-y de plus près et observez que, dans les faits, l’agresseur s’est laissé éclater, que son geste n’est pas arrivé par hasard à ce stade-ci.  Avec le temps, son comportement deviendra plus clair à vos yeux.
Quant à sa conjointe, elle est aussi surprise que vous.  Elle n’aurait jamais pensé que son compagnon pourrait agir aussi violemment envers elle.  Monte alors en elle une profonde colère: elle crie, se défend, argumente ou, au contraire, se sentant trop démunie, elle se tait, attendant que l’orage passe. 
     Cet épisode est ce qu’on appelle la phase de l’agression, alors que l’agresseur pose un geste de violence et où la victime se sent outragée de subir une telle agression.

Phase trois : accuser la victime

     Rapidement après l’agression, quand la tempête s’est apaisée, le voisin commence à banaliser son geste.  Il essaie de l’annuler ou de le justifier.  Il affirme par exemple: «C’est le boulot qui, ces temps-ci, me met les nerfs en boule.»  Il pourrait aller jusqu’à lancer: «C’est ta faute, il faut toujours que tu fasses exprès pour aguicher tous les hommes que tu croises… comme s’il fallait que tu les séduises tous!»  Il apostrophe sa conjointe: «Comment penses-tu que je me sens, moi?!» et soutient qu’il n’a pu se contrôler.  Son message est clair: la victime devrait faire attention à lui, surtout dans une période où il est si préoccupé.  Dès lors, pour l’agresseur, l’incident est clos et il reprend tout bonnement la vie normale.
     Même s’il nous semble aller de soi que la victime n’a de toute évidence rien fait pour provoquer la jalousie, on observe que les justifications de l’agresseur sèment un doute chez elle comme quoi elle a peut-être des torts.  Ainsi, l’entendons-nous converser au téléphone avec ses amies (en l’absence du conjoint) relatant les événements et dès qu’une de ses amies accuse son conjoint, elle se met à le défendre comme si c’était bel et bien elle qui n’avait pas fait attention.  «Il est tellement stressé ces temps-ci et je n’y avais pas porté assez attention» dit-elle le plus sincèrement du monde.  «C’est la première fois qu’il me fait ça.  Il est sûrement très préoccupé, ce n’est pas du tout son genre…»
     Voilà donc que la victime a totalement oublié sa propre colère puisqu’elle comprend à présent ce qui s’est passé.  Elle perçoit même que son conjoint est vulnérable, un aspect de sa personnalité qu’elle n’avait jamais vu à ce jour.  Quelle découverte… qui renforce peut-être même son amour envers lui!
Désormais, la conjointe se convainc que si elle avait été plus attentive aux états d’âme de son partenaire – si elle avait fait attention à son habillement, etc. –, elle aurait évité qu’une telle poussée de violence ait eu lieu.  Cela ne se reproduira sûrement plus.  Car, après tout, c’est la première fois qu’il agit de la sorte et, comme chacun sait: «une fois n’est pas coutume!»
     Cette période est la phase de la justification de l’agresseur qui provoque chez la victime un sentiment de responsabilité quant au déclenchement de la violence. 

Quatrième phase : se faire pardonner

     Chose étonnante, malgré le fait que l’agresseur ait nié toute responsabilité, il se met néanmoins à exprimer des regrets.  Il désire se réconcilier puisque, au fond de lui-même, il ne veut surtout pas perdre sa conjointe.  Sa plus grande crainte est en effet: «Et si elle partait?»
     Dès lors, on le voit peut-être lui offrir des cadeaux dispendieux, redevenir particulièrement amoureux et attentionné… «comme dans le temps!»  Désormais, il complimente sa conjointe et lui promet mer et monde. 
     Inutile de dire que celle-ci verra dans ces gestes l’espoir que tout pourrait redevenir comme avant.  Elle acquiert ainsi bientôt la conviction que ce n’était après tout qu’une «mauvaise passe» et que si elle fait attention à lui, il sera toujours aussi amoureux et attentif.
     Cette étape est ce qu’on appelle la phase de la réconciliation qui nourrit l’espoir de la victime et, surtout, qui la maintient dans le cycle de la violence.  Pourquoi?  Parce que si, apparemment, tout rentre dans l’ordre, en réalité le cycle recommencera à un moment donné.

     En effet, si on continue d’observer le couple d’à-côté durant assez longtemps, on risque fort – oh surprise! – de voir se reproduire à répétition le cycle de la violence.  Pire, à force de tourner, le cycle prendra même une tournure beaucoup plus terrifiante avec le temps.
     Suite à une nouvelle «lune de miel», la phase de tension réapparaîtra.  On ne sait pas quand, mais elle viendra.  Cette fois, si ce n’est pas à cause des pressions du travail que subit encore l’agresseur, ce sera peut-être à cause de la conjointe qui ne fait pas les choses comme elle le devrait… En fait, bientôt, tous les prétextes seront bons.  Avec le temps, vous reconnaîtrez bien les caractéristiques de cette phase, la victime aussi d’ailleurs. 
     Celle-ci sait maintenant que suite à la tension, l’éclatement est possible, probable et rapproché même.  Elle sait aussi que lors de l’éclatement, c’est elle qui écope.  Dorénavant, elle en a peur.  Elle devient de plus en plus centrée sur les humeurs de son conjoint.  Elle ne demande presque rien, elle se fait le plus discrète possible, paralysée devant la suite possible.  Hélas, quoi qu’elle fasse, l’agression aura lieu.  Vous en verrez de toutes les couleurs, d’une fois à l’autre, avec une escalade dans l’intensité. 

Qu’arrive-t-il ensuite ?

     Comment se sent intérieurement la victime?  En colère, humiliée, honteuse, diminuée, bien sûr.  Mais elle ne peut pas le montrer, pour ne pas provoquer une autre crise.  Les jours qui suivent l’agression, on la voit plutôt fort préoccupée et triste.
     S’enchaînent aussitôt les justifications qui varient avec le temps: parfois, c’est à cause d’elle, parfois c’est l’humeur de monsieur, ou encore l’alcool ou la triste enfance qu’il a vécue… De toute façon, il y a une multitude de raisons pour expliquer des gestes violents qui, toujours et encore, ne sont pas la faute de l’agresseur (dit-il).  La victime devrait par conséquent le comprendre et même l’aider. 
     Celle-ci pense d’ailleurs qu’en modifiant ses attitudes et ses comportements, elle parviendra à changer «son homme»… parce qu’après tout, quand il n’est pas violent, c’est un type super bien!  Et si ce n’était pas de son père qui, enfant, l’a trop souvent traité de vaurien… à moins que ce soit elle qui a le malheur de travailler pour un patron qui la flirte trop… 

     Elle recherche donc constamment des solutions pour que la situation change.  Elle peut d’abord se soumettre et répondre le plus possible à ses demandes pour ne pas provoquer la violence.  Quand elle voit que cela ne change rien, elle pourra essayer d’aller chercher de l’aide en en parlant à sa famille afin qu’elle arrive à le raisonner un peu.  Mais, souvent, la victime n’est pas crue ou on lui reporte la faute sur elle, par alliance avec leur frère ou fils.  Et, par conséquent, on assiste souvent à une séance de négociation où la victime profite d’une accalmie pour exiger des changements quitte à proposer une thérapie de couple.  On leur parlera alors de médiation, de communication, de résolution de conflits, prenant pour acquis que c’est là la cause du problème…  Chacun a des efforts à faire pour améliorer la communication, leur dit-on.  Mais se révéler ainsi à un agresseur peut être plus dangereux que bénéfique; même s’affirmer devant lui est un risque à certains moments. 
     En effet, fournir des informations sur soi équivaut à fournir des munitions à l’agresseur pour qu’il puisse mieux contrôler sa victime.  Cette thérapie ne peut que mener à un échec et un retour en force de la violence à l’intérieur des quatre murs. 
     Ne se laissant pas démonter, voilà qu’après un certain temps, la victime peut faire des menaces de partir si l’agresseur ne va pas chercher de l’aide.  Devant l’ultimatum, celui-ci se rend alors chez les AA ou dans un groupe pour conjoints violents, souvent non pas pour changer mais bien pour que sa conjointe ne parte pas.  Tellement contente lorsqu’il acquiesce à sa proposition que souvent, c’est même elle qui prend rendez-vous pour lui!  Mais peut-être s’aperçoit-elle qu’en réalité, il ne participe pas à ces groupes, qu’il va passer le temps ailleurs chez des amis ou à la brasserie.  Peut-être participe-t-il au groupe et prend-il conscience du fait qu’il est responsable de la violence?  Peut-être participe-t-il au groupe sans s’y investir? 
     Chose certaine, tant que la volonté de changement ne vient pas de lui, la violence ne cessera pas.  La victime aura beau réagir de toutes les façons, utiliser toutes les stratégies, ce n’est pas elle qui mène le bal… 

L’ultime phase : l’isolement avant l’éclatement final

     Plus se répètent les actes de violence, plus l’agresseur se justifie et plus la victime se perçoit comme incompétente. Dans son esprit, elle n’est pas parvenue à le changer, à réussir son couple, et à faire stopper sa violence.  D’ailleurs, si les victimes pouvaient faire cesser la violence, il y a longtemps que le problème de la violence conjugale serait réglée puisqu’elles sont sans cesse à la recherche de solutions!  Elle vit donc un important sentiment d’échec puisqu’elle ne sait pas rendre un homme heureux alors que tant d’autres semblent y parvenir facilement «en apprenant à communiquer». 
     Par conséquent, non seulement parle-t-elle de moins en moins de son conjoint avec ses amies, mais elle ne les verra presque plus, comme si elle avait honte de ne pas avoir réussi, comme si c’était de sa faute.  Éventuellement, elle finira même par être gênée d’être encore auprès de son agresseur puisque tout le monde sait désormais qu’il ne la respecte pas. 
     L’agresseur a tant fait de crises à cause d’elles et de sa famille qu’elle préfère ne plus voir personne que de revivre la honte devant ses proches.  La victime se trouve alors de plus en plus isolée.  Elle est piégée dans une relation où elle se sent responsable de tout ce qui va mal.
     C’est une phase déterminante dans la tolérance à la violence, surtout parce que la victime n’est pas la seule à croire qu’elle est responsable de ce qu’elle subit.  Fréquemment, en effet, on entend dire que celles qui subissent de la violence le méritent bien, ou courent après.  Peut-être l’avez-vous vous-même pensé?  Comment la voisine pourrait-elle alors oser aller cogner à votre porte et vous avouer être victime de violence – d’autant plus qu’elle craint que vous la jugiez aussi sévèrement qu’elle se juge, que vous lui proposiez des trucs, des façons de dire les choses.  Dans ce contexte, elle n’a d’autres choix que de se débrouiller toute seule, à sa façon, avec ce qui est devenu «son» problème. 

     À chaque phase de réconciliation, elle avait pourtant espéré que tout se règlerait, croyant chaque fois qu’elle récolterait enfin les fruits de tout ce qu’elle a tant fait pour son conjoint.  Elle a eu beau répondre à ses demandes et faire comme il le voulait, comme récompense, elle redécouvrait son compagnon calme et tellement agréable!  Cette apparente contrition a entretenu chez elle un seuil élevé de tolérance à la violence.
     Mais avec le temps, plus elle est piégée, plus la période de rémission s’amenuise comme une peau de chagrin.  L’agresseur a de moins en moins peur de perdre sa conjointe et il exerce sans cesse plus de contrôle sur elle.  Il n’a plus besoin de lui acheter des cadeaux ni de faire toutes sortes de promesses.  Il n’a même plus besoin de se justifier, la victime connaît maintenant les raisons.  Elle se sent de plus en plus incompétente et même plutôt responsable de la violence qu’elle subit.  Elle en est rendue qu’elle répond désormais davantage aux commandes de son conjoint qu’à ses propres besoins.  L’agresseur domine désormais totalement sa victime.

Danger : rupture

     Puis par un bon jour, une phrase entendue, une émission de télé, une ressource annoncée ou une intervention quelconque viendra déclencher chez la victime l’idée de mettre fin à l’infernal cycle dans lequel elle est piégée.  Après avoir tout essayé, elle décroche, elle n’espère plus changer son conjoint, elle veut juste retrouver sa dignité et sortir de ce cycle.  Cependant, la coupure définitive ne sera pas chose facile puisque ce n’est pas parce que la victime a décidé de s’en sortir que l’agresseur la laissera filer et que la violence cessera.  Au contraire, même.
     D’ailleurs, ce n’est pas parce que la victime quitte le foyer que le cycle ne tourne plus.  L’agresseur, dans son désir de voir revenir sa conjointe, utilisera toutes sortes de stratégies.  Il pourrait bien commettre des agressions de toute nature pour terroriser encore davantage sa victime et pour qu’elle lui revienne.  Il pourrait même aller jusqu’à se servir de la première page d’un quotidien à sensation qui joue à la une la plus récente victime d’un «drame passionnel».  Son message est clair: «La prochaine fois, ce pourrait être toi!»  On assiste aussi au retour des justifications et aux promesses de toutes sortes, particulièrement celles qu’il n’a pas encore faites.  L’agresseur est prêt à tout pour que sa conjointe revienne et pour que tous deux recommencent à neuf. 
     Peut-être la conjointe lui donnera-t-elle une autre chance mais, hélas, il ne s’écoulera pas grand temps avant qu’elle ne réalise que les promesses ne font qu’un temps.  Elle devra s’enfuir à nouveau.  Et ainsi de suite, jusqu’à ce que la relation soit définitivement rompue. 
     C’est un long processus douloureux et périlleux… 

Ce texte, rédigé en collaboration avec Diane Prud'homme, est extrait de notre ouvrage À un SI… du bonheur !
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© Claude Lafleur, 2008
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