.
Voir aussi:
Liste
des articles du
Carnet |
Pour lire le Carnet
2008, cliquez ici.
.
Un peu moins de français
et d’anglais
au Canada comme au Québec
Tel
que relaté le 4 décembre,
les plus récentes données extraites du Recensement 2006 indiquent
qu’au Québec, 81% de la population vit en français, 10% en
anglais et 9% dans une autre langue. Dans le reste du Canada, 85%
vit en anglais, 2% en français et 13% autrement.
En
comparant ces données à celles des recensements antérieurs,
on découvre qu’il s’agit de légers reculs tant pour l’anglais
que pour le français, au profit des autres langues. Ainsi,
au Canada (sans le Québec), la proportion des personnes utilisant
l’anglais à la maison est passée de 87% en 1991 à
85% aujourd’hui, alors que celle des francophones a chuté de moitié,
passant de 4,4 à 2,4%, comme le montrent les graphiques suivants:
Au
Québec, la proportion des personnes vivant en français est
passée en quinze ans de 83 à 81%, alors que celle des anglophones
a diminué de 11 à 10%, comme l’illustrent ces graphiques:
Source: Statistique Canada, Recensement
de 1996 : langue maternelle, langue parlée à la maison et
connaissance des langues, 2 décembre 1997.
.
Bouleversements climatiques
2007
Selon
l'Organisation météorologique mondiale, l'année 2007
a été une autre année chaude à l'échelle
planétaire, alors que l'hémisphère nord a connu la
deuxième température moyenne la plus élevée
des cent dernières années. Au Canada, 2007 marque la
onzième année chaude d'affilée (quoiqu'elle n'ait
pas été aussi chaude que les dernières années).
L'année a entre autres été marquée par le deuxième
hiver le plus doux jamais enregistré ainsi que par le septième
été le plus torride. (Bonne nouvelle: il n'y a pas eu de
cannicule à Montréal.)
L'un
des principaux événements de 2007, selon les Nations Unies,
est la disparition des glaces du Pôle nord. Un glacier de la
taille de l’Ontario a fondu en un an seulement, alors que les spécialistes
s’attendaient à ce qu’une fonte aussi considérable prenne
des décennies. Cette perte de glace est si inattendue qu'elle
est classée comme l'événement météorologique
le plus marquant de 2007.
Autre
signe de bouleversements climatiques: les hivers contrastés qu’on
connaît au Québec. Alors que les Fêtes de 2006 s’étaient
passées sans neige et que l'hiver ne s’était amorcé
qu’en février, l'hiver 2007 a commencé très tôt
avec d’importantes chutes de neige. (Peut-être devrions-nous apprécier
cet hiver comme l’un des rares du type de ceux qu’on a connu durant notre
enfance? En effet, il est probable qu’à la suite du réchauffement
des températures, on vivra de moins en moins d’hivers aussi enneigés.)
«Les
Canadiens se souviendront peut-être de 2007 comme de l'année
durant laquelle les changements climatiques ont commencé à
se faire sérieusement sentir dans leur pays», commente Environnement
Canada.
Source: Environnement Canada, Les
dix événements météorologiques canadiens les
plus marquants de 2007 et Faits
saillants météorologiques pour le Québec,
27 décembre 2007 ; NOAA, 2007
a Top Ten Warm Year for U.S. and Globe, 13 décembre 2007 ; Cyberpresse,
La
fonte des glaces dans l'Arctique est l'événement météo
2007, 27 décembre 2007.
.
Mondialisation avancée
Le 21 décembre, une fusée européenne Ariane
lance deux satellites de communication, l’un américano-japonais
et l’autre africain. Construits aux États-Unis et en Europe,
ces satellites ont d’abord été acheminés à
la base de lancement située en Amérique du Sud par des avions
gros-porteurs
russes Antonov.
Une
semaine plus tôt, le satellite canadien Radarsat 2 avait été
orbité par une fusée russe lancée depuis un cosmodrome
kazakhe. C’était la seconde fois cette année qu’un
satellite canadien était acheminé dans l'espace de cette
façon. Signalons enfin qu’un an plus tôt, un satellite
espion allemand avait lui aussi été orbité par les
Russes…
Or,
alors que ce genre d’opérations passent totalement inaperçues
(tant elles sont routinières), elles auraient été
impensables il y a quinze ans à peine. En particulier, jamais
l’Union soviétique n’aurait lancé un satellite espion occidental.
C’est un peu comme tous ces hockeyeurs en provenance de Russie et des ex-pays
de l’Est qui jouent à présent dans la Ligue nationale de
hockey. On n’y prête guère attention. Pourtant,
les plus vieux d’entre nous se souviendront de l’exploit qu’a constitué
la venue des frères
Stastny au sein des Nordiques du Québec en 1981. Qui aurait
alors pu imaginer que, 25 ans plus tard, quantité de joueurs russes
évolueraient dans la LNH sans qu’on n'y pense?
Ce
sont là des preuves tangibles que nous vivons déjà
dans un monde fortement mondialisé… preuves d’autant plus remarquables
qu’elles passent inaperçues.
.
On n’a plus les politiciens
qu’on avait…
On
se plaint souvent que la «qualité» de nos politiciens
aurait baissé par rapport à celle de nos représentants
d’autrefois. Or, selon le journaliste Norman Delisle, qui couvre
l’Assemblée nationale du Québec depuis 35 ans, ce serait
plutôt le contraire. «Par rapport au groupe de députés
que j’ai connu dans les années 1970, dit-il, ceux qui sont élus
au début de ce 21e siècle sont beaucoup plus instruits et
ont généralement une formation beaucoup plus grande. De mon
point de vue, il s’agit de [parlementaires] nettement mieux préparés
à faire face aux problèmes de la vie contemporaine.»
Doyen
des journalistes à l’Assemblée nationale, Normand Delisle
prend sa retraite après 35 ans passées au service de l’agence
de nouvelles Presse Canadienne.
Il
estime en outre que la venue des femmes en politique a rehaussé
le débat. «Les femmes n’abordent pas du tout la politique
de la même façon que le font les hommes, dit-il. Elles
sont souvent beaucoup plus concrètes et moins “idéologues”,
de sorte que leur arrivée a modifié, je pense, la nature
et le contenu des débats.»
Source: Radio-Canada, Desautels,
20 décembre 2007.
.
Train de vie écologique
: le Québec se distingue
Harvey
Mead, premier commissaire au développement durable du Québec,
vient de calculer combien d’hectares de terre il faut pour répondre
à notre train de vie actuel. Il s’agit de ce qu’on appelle
l’empreinte
écologique d’une population. Plus on consomme, plus
élevée est la «trace écologique» que nous
laissons derrière nous.
On rapporte qu’à l’échelle de la planète, la consommation
de chaque humain nécessite l'équivalent de 2,2 hectares de
ressources. Par contre, la capacité de production de la Terre
n'est que de 1,8 hec/pers. On enregistre donc un déficit de
0,4 hec/pers, d’où l'épuisement graduel des ressources disponibles.
Le
commissaire Mead a calculé que le train de vie des Québécois
correspond à 6,0 hectares par personne, soit trois fois plus que
les capacités de la planète. «En d’autres termes, si
tous les individus qui habitent la Terre vivaient comme nous, il faudrait
donc l’équivalent de trois planètes pour soutenir un tel
mode de vie», écrit-il.
Par
comparaison, le niveau de consommation des Canadiens s'élève
à 7,6 hec/pers, alors que celui des Albertains est de 9,0. (On n’indique
pas celui des Ontariens.) Sur la scène internationale, le
Canada se classe au deuxième rang, derrière les États-Unis
(qui sont à 9,6 hec/pers). Il faudrait de quatre à cinq Terre
pour soutenir de tels trains de vie.
On
peut aussi calculer la capacité d’un territoire à produire;
plus celui-ci est riche en ressources, plus sa biocapacité
est élevée. Or, à ce chapitre, le Québec
se classe parmi les territoires les plus fertiles au monde,
avec une biocapacité de 12,1 hectares par personne. Nous bénéficions
donc d’une biocapacité deux fois plus élevée que notre
empreinte écologique. C’est aussi le cas du Canada, alors
qu'aux États-Unis, c'est le contraire. Comme le relate le
tableau ci-contre, la Chine et l'Inde ont les empreintes écologiques
et les biocapacités les plus basses. |
Source: Rapport
du commissaire au développement durable, Rapport du Vérificateur
général du Québec à l’Assemblée nationale
pour l’année 2007-2008, Tome II, 13 décembre 2007
.
30 000 meurtres… sans importance
Un
éditorial du New York Times se questionne au sujet des deux
plus récentes tueries. Mercredi, le 5 décembre 2007,
un jeune déséquilibré abat huit personnes dans un
centre d’achat d’Omaha, alors que le dimanche suivant, un autre en tue
quatre au Colorado. Le journal rappelle que le premier s’est servi
de la mitraillette que son beau-père rangeait dans un placard, alors
que le second disposait de cinq fusils et de mille balles.
«On
a peu parlé, dans la couverture des événements, du
fait qu'il est facile pour des déséquilibrés de se
procurer des fusils d'assaut, des armes conçues pour faire la guerre,
relate le quotidien new-yorkais. Comment est-ce possible? C’est l’éternelle
question qu’on se pose chaque fois que survient ce genre de tragédies.
Et nous connaissons tous la réponse: les armes à feu sont
indissociables de notre pays, et le lobby des armes est si puissant que
même les 30 000 personnes qui périront cette année
par balles ne susciteront pas le moindre remous politique…»
Il
y a comme ça de petites informations qui défient l’imaginaire:
il se commet 30 000 meurtres chaque année par armes à feu
aux États-Unis… alors qu'au Canada, on dénombre moins de
700 homicides! C'est même davantage qu'en Irak, où le
nombre de civils tués durant la dernière année s'élève
à 26 500 personnes (selon le site Iraq
Body Count).
Source: «Weapons
of War at the Mall and Church», The New York Times, 12
décembre 2007
.
Dettes publiques : comme
Québécois, on doit
16 500 $ et 17 600 $ comme
Canadiens
Un document
d’information sur La Dette du gouvernement du Québec permet
d'établir d’intéressantes comparaisons entre les dettes que
nous supportons en tant que Québécois, celles des habitants
des autres provinces et comme Canadiens. On rapporte ainsi
que la dette totale du gouvernement du Québec s’élevait,
en mars 2007, à 122 milliards $.
Par
comparaison, celle du gouvernement du Canada se chiffrait à 549
milliards, celle de l’Ontario à 154 milliards et celle de l’Alberta
à 8 milliards.
Si
on répartit ces dettes par habitant, on obtient que la dette de
chaque Québécois s’élève à 16 500 $,
celle de chaque Ontarien à 12 800 $ et celle de chaque Albertain
à 2 500 $. À cela s’ajoute une dette de 17 570 $ que
nous supportons tous à titre de Canadiens. Le tableau ci-dessous
montre le degré d’endettement public de chacun.
Source: Gouvernement du Québec, La
dette du gouvernement du Québec, 11 décembre 2007
.
81 % des Québécois
vivent
en français
Imaginons
un couple d’hispano – appelons-les Marco et Antonia – venu s’installer
ici au début des années 1980. Peu après leur
arrivée, il donne naissance à deux enfants: Pedro et Isabelle.
(La première langue qu’apprennent ces enfants est, naturellement,
celle de leur mère.) Depuis vingt-cinq ans, la petite famille
s’intègre parfaitement à notre société, en
choisissant de vivre en français…
Arrive
le recensement de 2006, dans lequel on demande à chacun quelle est
sa langue maternelle. Évidemment, tous répondent l’espagnol.
Ainsi, pour Statistique Canada, ils font partie du 20% de la population
canadienne qui n’est ni de langue maternelle anglaise ou française.
Marco et Antonia font même partie «de la plus forte proportion
d’immigrants enregistrée en 75 ans» et ils font par conséquent
«reculer» la proportion d’anglophones et de francophones qui
ont fondé le Canada. Quoi qu’ils fassent toute leur vie, ils seront
étiquetés de langue maternelle espagnole.
Toutefois,
ce qui importe avant tout, c’est de savoir si les immigrants s’intègrent
à la société (où s’ils s’enferment dans des
ghettos linguistiques) et, si oui, vers lequel des deux groupes linguistiques
de base. Or, les données du Recensement 2006 indiquent qu’au
Québec, 81% de la population vit en français, 10% en anglais
et 9% dans d’autres langues. Dans le reste du Canada, 85% vit en
anglais, 2% en français et 13% autrement. (Le tableau ci-dessous
donne les chiffres plus précis.)
Combien utilise une langue
en particulier à la maison
.
|
Nombre d’anglophones |
% |
Nombre de francophones |
% |
Autres
parlants (1) |
% |
Population totale |
. |
|
|
|
|
|
|
|
Au Canada |
20,8 millions |
66,5% |
6,6 millions |
21,1% |
3,8 millions |
12,3% |
31,2 millions |
. |
|
|
|
|
|
|
|
Au Québec |
0,7 million |
10,0% |
6,0 millions |
81,1% |
0,7 million |
8,9% |
7,4 millions |
Hors Québec |
20,1 millions |
84,2% |
0,6 million |
2,4% |
3,1 millions |
13,4% |
23,8 millions |
. |
|
|
|
|
|
|
|
À Montréal |
0,3 million |
18,6% |
0,9 million |
57,0% |
0,4 million |
24,5% |
1,6 million |
Hors Montréal |
0,4 million |
7,7% |
5,1 millions |
87,6% |
0,3 million |
4,7% |
5,8 millions |
|
Source: Statistique Canada, Population
selon la langue parlée le plus souvent à la maison
(1) |
Notons que, parmi les «autres parlants»,
on compte des gens qui utilisent à la fois le français, l'anglais
et/ou une autre langue. |
Source: Statistique Canada, Recensement
de 2006: immigration, citoyenneté, langue, mobilité et migration,
4 décembre 2007.
.
Peut-on imaginer plus têtu
que George Bush ?!
Lundi,
3 décembre 2007, le Conseil national du renseignement lâche
une véritable bombe en révélant que, selon les analyses
des 16 agences américaines du renseignement, l'Iran aurait stoppé
tout développement d'armes atomiques. «Nous jugeons avec un
haut degré de confiance qu'à l'automne 2003, Téhéran
a arrêté son programme d'armes nucléaires», indique
le National
Intelligence Estimate. Les analystes américains considèrent
en outre que l'Iran ne possède aucune arme atomique.
Ces
constats discréditent complèlement le discours de George
Bush fils sur la prétendue menace que représente la république
islamique. Il y a quelques semaines, le président américain
avait brandi le spectre d'un «holocauste nucléaire»
ou, pire encore, d'une troisième guerre mondiale, si l'Iran se dotait
de la bombe.
Or,
au lendemain de la publication du National Intelligence Estimate
(NIE), Bush déclare sans hésiter que cette analyse ne change
rien pour lui. «J’ai déjà dit que l’Iran est dangereuse
et le NIE ne fait rien pour modifier mon opinion concernant la menace
que représente ce pays pour la communauté internationale…
au contraire même», a-t-il déclaré en conférence
de presse.
Source: Mark Mazetti, «U.S.
Finds Iran Halted Its Nuclear Arms Effort in 2003» ; Steven Lee
Myers, «An
Assessment Jars a Foreign Policy Debate About Iran» ; Brian Knowlton,
«Bush
Says Iran Still a Danger Despite Report on Weapons», The New
York Times, 4 Decembre 2007
Pour mémoire: Les
mensonges de l'administrtation
Bush à la suite du 11 Septembre
(en anglais).
.
Bouleversement climatique
On
devrait parler du bouleversement climatique plutôt que du réchauffement
climatique
(1), suggère
Thomas Friedman, puisque l’élévation globale des températures
provoquera une multitude de bouleversements à l'échelle de
la planète: des vagues de chaleur et de sécheresse en certains
endroits aux froids virulents et aux violentes tempêtes en d’autres
endroits, sans compter les inondations, les feux de forêt, la disparition
d'espèces, etc.
Par
ailleurs, le chroniqueur du New York Times trace ainsi le bilan
de l’administration Bush en la matière: «L’équipe de
Bush est arrivé au pouvoir en étant totalement inconsciente
de la situation et elle s’en ira avec une fiche parfaite... n'ayant absolument
rien fait pour tenter d'atténuer les changements climatiques.»
(1) |
En fait, l’auteur suggère du remplacer le terme réchauffement
global («global warming») par bizarreries globales («globale
weirding»), tel que le préconise Hunter Lovins, co-fondateur
de l’Institut des Rocheuses. |
Source: Thomas Friedman, «The
People We Have Been Waiting For», The New York Times,
2 décembre 2007
.
Criminalité automobile...
«En
2006, 717 Québécois sont morts sur les routes. Près
du quart à cause de la vitesse, selon la SAAQ. Le quart de
ces morts n'avaient pas 25 ans. Certes, c'est beaucoup moins qu'il
y a 30 ans. Mais c'est tout de même un bilan médiocre.
Si le Québec affichait le même bilan par habitant que l'Ontario,
il y aurait eu 229 morts de moins l'an dernier. Cette seule différence
de performance représente deux fois et demi le nombre de meurtres
commis au Québec en 2006 (93).»
Source: Yves Boisvert, «Après
la cigarette, l'auto», La Presse, 19 novembre 2007, p.
A5
.
Pauvreté au Québec
et au Canada
Le
Rapport
2007 sur la pauvreté des enfants et des familles au Canada montre
que les taux de pauvreté sont supérieurs à 10% dans
toutes les provinces, sauf en Alberta, au Québec et à l’Île-du-Prince-Édouard.
Le taux est exactement le même que celui de 1989, année où
le gouvernement canadien s’était pourtant engagé à
éliminer la pauvreté des familles avant l'an 2000. Le rapport
de Campagne 2000 montre aussi que 41% des enfants défavorisés
vivent dans une famille où au moins un parent travaille à
temps plein toute l’année.
L'Ontario est au coeur de la pauvreté, puisque 44% de toutes les
familles défavorisées du Canada habitent cette province:
12,6% des familles ontariennes vivent dans la pauverté. La
Colombie-Britannique est la province qui présente les taux les plus
élevés (15,2%) alors que l'Alberta, qui vit pourtant un boom
économique, compte tout de même 8,6% de pauvres. (Voir graphique)
Pour
sa part, Centraide révèle qu’à Toronto, le nombre
de familles qui vivent dans la pauvreté augmente. L’organisme de
charité estime que 29% des familles torontoises vivent dans la pauvreté,
alors que ce taux s'établit à 20% à l'échelle
du Canada.
Le
Rapport de Campagne 2000 constate enfin qu’au Québec, le taux de
pauvreté baisse depuis le sommet de 22% atteint en 1997 pour tomber
à 9,6%. Cette réduction spectaculaire de la pauvreté
serait due au fait que, depuis dix ans, le gouvernement québécois
a adopté des mesures de soutien à la famille, il a notamment
étendu le réseau des services de garde abordables, amélioré
la prestation pour enfants et bonifié les congés parentaux.
Source: Communiqué
de presse et Rapport
2007 de Campagne 2000
& Losing
Ground, 2007 Report of the United
Ways Greater Toronto
.
Ah, l’éducation de
nos jeunes…
«C’est
la gauche qui a fait ce que nous possédons aujourd’hui. Je
reçois des lettres de bacheliers et de bachelières remplies
de fautes de français! Ces gens-là ont été
instruits selon le système actuel...»
Non.
Il ne s’agit pas de la complainte d’un professeur d’université frustré
par les carences de ses étudiants. Il s’agit plutôt
des propos de Claude-Henri Grignon, l’auteur du célèbre roman
Un
homme et son péché («Séraphin») émis
le 2 septembre 1968. C’était il y a quarante ans.
Ces
propos reflètent ceux qu’on me lançait dans les années
1970-80 à l’effet que: «Les jeunes d’aujourd’hui n’apprennent
plus rien à l’école!» Comme quoi le système
scolaire d’antan paraît toujours meilleur que l’actuel.
Il
me semble qu'on idéalise souvent le passé pour dénigrer
le présent. Est-ce à dire que dans trente ou quarante
ans, on glorifiera notre système actuel en constatant que, ô
malheur, les jeunes des années 2040-2050 n’apprennent plus rien
à l’école? Ne dit-on pas qu’on répète
l’Histoire?
Source: La
belle histoire… des belles histoires des pays d’en haut
Diffusée sur les ondes de la Première
chaîne de Radio-Canada les 6 et 13 janvier 2007.
.
Criminalité : quand
on se compare…
La
ville de New York devrait connaître moins de cinq cents homicides
en 2007, une performance inégalée depuis qu’on compile des
statistiques fiables (1963). En date du 18 novembre, 428 meurtres
ont été commis dans l'agglomération de 8,2 millions
de personnes. Par comparaison, 605 meurtres sont survenus au Canada
en 2006 et 43 à Montréal, où vivent respectivement
32,8 et 1,8 millions de personnes.
Autre fait
remarquable: plus de 80% des homicides surviennent entre personnes qui
se connaissent. Ils ne sont pas commis, comme on l’imagine généralement,
par un inconnu s'attaquant à quelqu'un au hasard. La vaste
majorité des meurtres se produisent lors de disputes entre amis
et connaissances ou, à un moindre degré, entre conjoints
ou dans le milieu familial.
Tant à
New York qu'ici, on assiste à une baisse systématique du
nombre de meurtres depuis 1990. Cette année-là, la mégacité
avait connu l’effarant total de 2245 homicides, soit plus de six par jour,
alors qu’à Montréal, on enregistre plutôt un meurtre
par semaine.
.
Source: Al Baker, «City
Homicides Still Dropping, to Under 500», The New York Times,
23 novembre 2007
.
Registre public des délinquants
sexuels :
un pensez-y bien ?
Devant
la possibilité de créer un registre public répertoriant
qui sont, au Québec, les délinquants sexuels, un auditeur
de l’émission «Maisonneuve en direct» – un certain M.
Laroque – propose l’hypothèse suivante:
|
Je suis un employeur et j’emploie des gens qui font affaire avec le public,
des gens qui sont sur la route… À partir du moment où le
registre devient public, aurais-je la responsabilité de le consulter?
Par exemple, si j’emploie quelqu’un qui récidive dans le cadre de
ses fonctions, pourra-t-on m’accuser de ne pas avoir consulté le
registre, étant donné les services que je dispense?
À
ce moment-là, vous pouvez être assuré que tous les
services de ressources humaines de toutes les entreprises vont incorporer
le registre à leurs banques de données, de sorte que les
personnes inscrites ne pourront jamais plus trouver du travail. Autrement,
tout employeur risque d’être poursuivi par les parents de la victime
de l'un de ses employés… |
|
Source: Maisonneuve en direct, «Voulez-vous
d'un registre public des délinquants sexuels?», Société
Radio-Canada, 22 novembre 2007
.
Et si le sida avait augmenté
de 16 % ?
Le
rapport 2007 du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida révélait
qu’environ 33,2 millions de personnes vivent actuellement avec le virus.
Or, l’an dernier, Onusida avançait le chiffre de 39,5 millions.
Il s'agit donc d'une diminution de six millions de séropositifs.
Le
rapport estime en outre que 2,5 millions de personnes ont été
nouvellement infectées, une baisse de 40% par rapport à l’estimé
de l’an dernier. «Pour la première fois, nous observons
une diminution du nombre total des décès chez les sidéens»,
déclare dans le Los Angeles Times le Dr Kevin de Cock, directeur
de la section sida de l’Organisation mondiale de la santé.
Imaginez
si on avait annoncé une augmentation de 16% des cas de sida
ou une croissance de 40% des personnes infectées. Nul
doute, cela aurait fait la manchette de tous les médias et on en
aurait parlé durant des jours. Mais pas dans ce cas.
Pourquoi, pensez-vous?
Le
L.A.
Times rapporte aussi les propos du Dr James Chin, autrefois expert
auprès de la section sida de l’OMS: «Ces chiffres reflètent
davantage la réalité, bien qu’ils sont encore un peu trop
élevés». L'épidémiologiste de l’Université
Berkeley estime plutôt à 20-30 millions le nombre de personnes
infectées par le virus. Onusida a «surreprésenté
et exagéré les chiffres afin d’obtenir davantage de fonds,
dit-il, certaines personnes considérant que la fin justifie parfois
les moyens. Mais voilà que cela viendra les hanter lorsque les vrais
chiffres sortiront…» Le quotidien indique d'ailleurs que le
rapport 2002 d’Onusida estimait à 42 millions le nombre de personnes
infectées alors qu’en réalité, il avoisinait plutôt
les 30 millions.
Source: Jia-Rui Chong et Thomas H. Maugh II,
«U.N.
steeply lowers its AIDS estimates», Los Angeles Times
; Donald G. McNeil Jr., «U.N.
to Say It Overstated H.I.V. Cases by Millions», The New York
Times, 20 novembre 2007.
Voir aussi le communiqué
de presse d'Onusida qui prétend curieusement que: «De
nouvelles données montrent que la prévalence mondiale du
VIH s’est stabilisée et que le nombre de nouvelles infections a
chuté, partiellement en raison de l’impact des programmes de
lutte contre le VIH.» Voir aussi le Rapport
2007.
.
Combien valent 10 vies ?
Nombreux
sont ceux et celles qui sourcillent devant l’éventualité
que le gouvernement abaisse la consommation d’alcool permise avant de prendre
le volant de 0,08 à 0,05 milligramme par cent millilitres de sang.
Or,
une telle baisse devrait sauver une dizaine de vies chaque année,
estime Claude Bégin, de l’Institut national de santé publique
du Québec.
La journaliste Chantal Srivastava, auteure du reportage diffusé
à l’émission Les Années lumière de Radio-Canada,
précisait que les recherches montrent qu’à partir d’un taux
aussi
bas que 0,02, on observe déjà chez les conducteurs une
baisse de leurs capacités visuelles et d’exécuter deux tâches
à la fois. On estime qu'environ 200 personnes décèderaient
chaque année dans des accidents routiers où l’alcool est
présent, sans compter quelques 600 blessés graves et 2200
blessés légers.
Question:
la possibilité de sauver une dizaine de vies par année vaut-elle
le sacrifice de réduire (substantiellement) notre consommation d’alcool
(avant de prendre le volant)?
Source: Conducteurs
sous surveillance, Les
Années lumière, 18 novembre 2007
.
Le coût de la guerre
: 46 400 $ par famille
Selon
un rapport publié par les Démocrates siégeant à
la Commission économique du Congrès américain, le
coût de la guerre en Irak et en Afghanistan pour la période
2003-2008 s’élève à 1600 milliards $, soit deux fois
plus que les 804 milliards $ avancés par l’administration Bush.
Une somme aussi colossale correspond à des déboursées
de 20 900 $ pour une famille de quatre Américains, indique-t-on.
Quant
au coût global de la guerre au terrorisme, d'ici 2017, il devrait
dépasser les 3500 milliards $, soit 46 400 $ par famille. Il s’agit
d’une estimation nettement supérieure aux chiffres avancés
précédemment par diverses sources. Ainsi, le Bureau du budget
du Congrès évaluait le mois dernier ce coût à
2400 milliards $.
Pour
arriver à de tels estimés, le rapport du Comité comptabilise
entre autres 550 milliards $ en paiement d'intérêts pour les
prêts contractés à l'étranger pour financer
la guerre. Il prend aussi en compte le coût de la maintenance et
du renouvellement du matériel militaire, etc.
Source: Associated Press, «Report Puts
Hidden War Costs at $1.6T» et Agence France-Presse, «Bush attaqué
sur le coût réel de la guerre en Irak», 13 novembre
2007
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Pour mémoire : à
un an des élections américaines…
À
un an des élections à la présidence des États-Unis,
Hillary Rodham Clinton et Rudolph Giuliani dominent la course à
l'investiture de leur parti respectif. Si le scrutin présidentiel
avait lieu aujourd'hui, la sénatrice de New York battrait l'ancien
maire de cette ville par huit points (51% contre 43%), selon un sondage
réalisé par le Centre de recherche Pew.
Source: Richard Hétu, «4/11/08:
le jour de la délivrance?», La Presse, 4 novembre
2007, p. A12
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Bush : trop cher la santé
des enfants, mais pas la guerre
Le
président Bush fils demande au Congrès 46 milliards $ de
plus pour financer la guerre en Irak et en Afghanistan. Cette requête
fait suite à celle adressée en février dernier et
qui s’élevait à 142 milliards $. En tout et pour tout, l’administration
Bush prévoit dépenser (au moins) 196 milliards pour la seule
année financière 2008 (qui a débuté le 1er
octobre).
Rappelant le veto imposé par Bush au financement du programme d'État
pour l'assurance-maladie des enfants – une somme de 35 milliards $ répartie
sur cinq ans –, le président du caucus démocrate au Congrès,
Rahm Emanuel, a remarqué: «Le président Bush fait clairement
connaître ses priorités: les soins de santé pour les
enfants coûtent trop chers, mais pas la guerre…»
Source: David Stout, «Bush Requests
$46 Billion for Wars», The New York Times ; Deb Riechmann,
«Bush Asks for $46 Billion More for Wars», 22 octobre 2007
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Environnement : comment
faire une différence
«Pour
sauver la planète, votez intelligemment», clame Thomas Friedman,
chroniqueur émérite au New York Times.
Les
gens me demandent souvent: que puis-je faire en faveur de l’environnement?,
écrit-il. Installer de nouvelles ampoules… une auto hybride…, un
toit solaire…? Tout ceci peut être utile mais, en réalité,
la chose la plus importante que vous puissiez faire, c’est de choisir les
bons dirigeants. En effet, il est nettement plus important de remplacer
des politiciens que des ampoules!
Pourquoi?
Parce que les politiciens rédigent les lois, fixent les normes et
proposent des avantages fiscaux qui conditionnent le marché pour
toute une ville, une province ou un État. Tout ce que nous pouvons
faire individuellement compte, mais lorsque nos dirigeants modifient les
règles, on obtient des changements à grande échelle…
Source: Thomas L. Friedman, «Save
the Planet: Vote Smart», The New York Times, 21 octobre
2007
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Le Fédéral
nous prive-t-il de
300 millions en baisses
d’impôt ?
Le
27 septembre 2007, le premier ministre Stephen Harper annonce en grandes
pompes une réduction de 14,2 milliards $ de la dette fédérale.
Or, en vertu de la loi sur le Remboursement d’impôt garanti, les
économies en frais d’intérêt ainsi obtenues doivent
servir à alléger le fardeau fiscal des contribuables.
En conséquence, le premier ministre annonce fièrement une
réduction d’impôt «d’environ 725 millions $».
Toutefois,
cette réduction aurait dû dépasser le milliard de dollars.
En
effet, selon les données budgétaires de mars dernier, le
taux d’intérêt payé sur la dette fédérale
est de 7,2%. En appliquant ce taux aux 14,2 milliards $ de réduction,
on obtient une somme de 1 022 millions, soit 297 millions de plus que ce
qui nous sera remis. Contournant la loi sur le Remboursement d’impôt
garanti, le gouvernement se garde donc une réserve de 300 millions
$.
Notons
au passage que le gouvernement rapporte que sa dette a diminué de
96 milliards $ depuis le sommet de 563 milliards $ atteint en 1996. C’est
dire qu’en appliquant un taux d’intérêt de 7,2%, il économise
bon an mal an 7 milliards $. Ainsi, près de la moitié
de ses surplus financiers proviennent des économies d’intérêt.
Comme quoi, rembourser ses dettes, ça peut être payant!
Source: Gouvernement du Canada, «Le
Premier ministre Harper annonce qu’une réduction importante de la
dette fédérale permettra de réduire les impôts»,
27 septembre 2007
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La cause de tout accident
«Une
catastrophe arrive rarement du fait d'une seule personne, même si
une personne seule peut éviter une catastrophe. Il faut quelqu'un
pour dire "non", quelque part dans la chaîne. Il n'y en a pas eu...»,
écrit Yves Boisvert au sujet des causes de l’effondrement du viaduc
du boulevard de la Concorde. Le journaliste résume ainsi élégamment
le fondement même de tout accident.
Source: Yves Boisvert, «Le
temps des solutions», La Presse, 19 octobre 2007, p. A5
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Nobel de la Paix : autre
rebuffade
aux politiques américaines
En
décernant à Al Gore et au Groupe d'experts intergouvernemental
sur l'évolution du climat (GIEC) son prix de la Paix 2007, le comité
Nobel administre un troisième camouflet à l’administration
de George Bush fils.
En
2005, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et son
directeur général, Mohamed El-Baradei, avaient obtenu le
Nobel pour leur contribution à la lutte contre la prolifération
nucléaire. Dans une allusion à peine voilée aux politiques
guerrières des États-Unis, le comité Nobel avait indiqué
que la menace nucléaire doit être combattue avec «la
plus grande coopération internationale possible». On
se rappellera aussi que l'AIEA avait joué un rôle prépondérant
dans la bataille diplomatique qui a précédé l'invasion
de l'Irak, prenant le contre-pied des prétentions de l'administration
Bush sur la relance du programme nucléaire irakien. En particulier,
Bush avait ridiculisé les propos d’El-Baradei, contestant le fait
que les efforts de son agence portaient fruit…
Trois
ans plus tôt, le comité Nobel avait récompensé
l'ancien président américain Jimmy Carter, notamment pour
son rôle décisif dans les accords de paix de Camp David entre
Israël et l'Égypte. Cette attribution «peut et doit être
interprétée comme une critique de la politique de l'administration
actuellement au pouvoir aux États-Unis vis-à-vis de l'Irak»,
avait déclaré sans ambages le président du comité
Nobel en réponse à la question d'un journaliste.
Cette
fois, le comité Nobel dénonce les politiques environnementales
américaines. Or, jamais ce comité n’a tant pris partie contre
les politiques d’un gouvernement.
Ressources: All
Nobel Peace Prize Laureates of The
Nobel Foundation ; The 2002,
2005
et 2007
Laureates.
Quiz: parmi les plus récents lauréats
du Nobel de la paix figurent Muhammad
Yunus, Wangari
Maathai et Shirin
Ebadi. De qui s'agit-il?
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La criminalité à
l’américaine
«Dans
la lutte contre la drogue, dans sa lutte contre la criminalité chez
les jeunes, dans son approche de la sécurité aux frontières,
le gouvernement conservateur a résolument adopté l'approche
américaine de la répression et des incarcérations
de plus en plus longues. Aux États-Unis, cette politique n'a rien
changé au taux de criminalité et a eu pour effet d'accroître
de façon vertigineuse la population des prisons. Les États-Unis
sont le pays qui compte par habitant la plus forte population carcérale
de tous les pays industrialisés. Et, bien sûr, la majorité
est constituée de membres des minorités et de pauvres qui
n'ont pas les moyens de se payer des avocats compétents. Voilà
dans quelle voie le gouvernement conservateur minoritaire veut mener le
Canada.»
Source: Gil Courtemanche, «Les chemins
fumants de Stephen Harper», Le Devoir, 6 octobre 2007, p.
C2
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Comment perdre toute crédibilité
Le 25 septembre 2007, devant l'Assemblée générale
des Nations Unies, le président de la République islamique
d’Iran, Mahmoud Ahmadinejad, a nié une nouvelle fois que son pays
cherchait à se doter de l'arme atomique. «Toutes nos activités
nucléaires ont été complètement pacifiques
et transparentes», a-t-il affirmé.
La
veille, prenant la parole à l'Université Columbia, il avait
déclaré, toujours sur un ton aussi déterminé,
que: «En Iran, nous n'avons pas d'homosexuels comme dans votre pays.
Nous n'avons pas ce phénomène, je ne sais pas qui vous a
dit que cela existait chez nous.»
Il
provoquait ainsi des éclats de rire en tentant d'esquiver une question
sur le traitement des homosexuels dans son pays.
Auparavant,
Ahmadinejad avait été accueilli par le président de
l’Université Columbia, Lee Bollinger, en ces termes: «M. le
président, vous manifestez toutes les caractéristiques d'un
dictateur minable et cruel»!
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Les deux courants politiques
québécois
«Depuis
avant la Confédération, le Québec politique est partagé
entre deux courants: les rouges et les bleus. Les noms des partis ont parfois
changé, il y a eu des scissions et des fusions, mais la philosophie
générale des deux courants est restée la même.
Les bleus (conservateurs, Union nationale, Parti québécois,
ADQ) sont d'abord attachés au Québec et à l'identité
canadienne-française, à la protection des droits collectifs
des francophones, à une conception autoritaire ou bureaucratique
du rôle de l'État. Les rouges estiment que le développement
du Québec passe par une participation active (plutôt que strictement
défensive) des Québécois à la fédération
canadienne, s'accommodent avec moins d'inquiétude du pluralisme
de la société québécoise et donnent priorité
aux libertés individuelles sur les droits collectifs.»
Source: André Pratte, «La fin
des libéraux?», La Presse, 1er septembre 2007
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