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Durant des millénaires,
nos ancêtres ont cherché à comprendre la nature de
ce qu’ils observaient au firmament. Ils ont donc élaboré
quantité de théories pour expliquer la présence des
étoiles, le déplacement des planêtês ainsi
que le comportement des dieux Soleil et Lune.
Au départ, leurs explications
étaient purement spéculatives, imaginaires et même
fantaisistes. Mais à force de scruter le firmament et de constater
le déplacement régulier de la Voûte céleste
et des planêtês ainsi que la succession des phases lunaires,
l’idée d’un mécanisme — d’une mécanique céleste
— a germé. Mais de quel genre de mécanique pouvait-il
s’agir?
La première constatation que l’on fait
lorsqu’on observe le firmament, c’est qu’à l’évidence, tout
tourne autour de nous. Tout paraît se lever à l’horizon est
pour se coucher sous l’horizon ouest. Nous nous trouvons donc au centre
de tout.
Et puisque tout tourne ainsi, l’idée
de cercles et de sphères s’est naturellement développée.
Les anciens ont donc imaginé un ensemble de sphères solides
placées les unes à l’intérieur des autres, à
la manière de pelures d’oignon.
Cependant, avec le temps, l’idée de
sphères concentriques est apparue inadéquate. Au mieux, il
y aurait un dôme extérieur — la Voûte céleste
piquée d’étoiles — à l’intérieur duquel se
déplacent le Soleil, la Lune et les cinq planêtês.
L’idée de trajectoires courbes, d’orbites, est ainsi apparue.
De ce fait, la nature divine qu’on attribuait
au Soleil, à la Lune et aux planêtês s’estompait.
N’est-il pas incongru de songer que des divinités doivent se déplacer
selon des orbites déterminées? Sans pouvoir l’expliquer,
on comprenait aussi que les phases de la Lune obéissaient à
un mécanisme, de même que le lever et le coucher du Soleil.
L’idée d’une mécanique céleste
a ceci de rassurant qu’elle fait reculer le spectre qu’un jour, sans raison
apparente, le Soleil et la Lune cessent de nous prodiguer leur lumière.
Voilà de quoi se rassurer un brin.
Des observations révolutionnaires
Avec le temps, nos savants ont développé
des méthodes pour tout calculer. Ayant inventé les mathématiques
et des systèmes de calcul toujours plus avancés, ils ont
tenté de calculer la trajectoire des astres dans le but de prédire
leurs positions à venir. Hélas, ils se sont rendu compte
que jamais ils n’y parvenaient. Et pour cause: leur prémisse de
base — tout tourne autour de nous — est erronée!
Ce n’est qu’il y a cinq siècles que,
grâce à l’observation attentive des astronomes combinée
au travail des mathématiciens, on a réalisé que les
astres ne circulent pas autour de nous. Notre compréhension
du monde a fait un bond en avant lorsqu’on a compris que le Soleil occupe
le centre du système et que notre monde et les planêtês
tournaient autour. À partir de là, les mathématiciens
se sont mis à obtenir de bien meilleurs résultats.
Un second bond — de géant celui-là
— est survenu lorsque l’astronome Galilée a pour la première
fois observé le firmament à l’aide d’un télescope.
En quelques nuits seulement, il a fait davantage de découvertes
que tous ses prédécesseurs réunis! Il a entre
autres découvert l’existence de montagnes et de vallées sur
la Lune — celle-ci serait-elle de même nature que notre monde?
Il a aussi observé des taches sombres à la surface du Soleil
— l’«astre divin» serait-il imparfait? Il a découvert
que Vénus présente des phases comme celles de la Lune — comment
expliquer un tel phénomène? Enfin, il a découvert
quatre petits planêtês tournant autour de Jupiter —
une découverte très troublante…
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La première constatation que l’on fait lorsqu’on
observe le firmament, c’est qu’à l’évidence, tout tourne
autour de nous. Nous nous trouvons au centre de tout! |
Trois représentations
de la Terre
comme centre de l'Univers
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Nos ancêtres ont imaginé
un ensemble de sphères placées les unes à l’intérieur
des autres, à la manière de pelures d’oignon, avec la Terre
au centre. |
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Géocentrique
Formé à partir
de la racine greque
géo (terre), l'adjectif géocentrique
se rapporte à un système de référence centré
sur la Terre. Le géocentrisme est une ancienne conception
du monde selon laquelle la Terre se trouve immobile au centre de tout.
Cette théorie date de l'Antiquité et a sévi jusque
dans les années 1600. Elle a depuis été remplacée
par l'héliocentrisme (hélios = Soleil), qui place
le Soleil au centre du système, alors que la Terre et les autres
planètes tournent autour de lui. (Plus dans Wikipédia) |
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Idées bouleversantes
En effet, la simple présence d’objets
célestes tournant autour de Jupiter a confirmé ce qui n’était
jusqu’alors qu’une hypothèse: il existe au moins quatre astres qui
n’orbitent pas autour de nous. Les observations de Galilée détruisaient
de ce fait notre conception géocentrique du monde — tout n’est pas
centré sur nous. (Évidemment, les religions basées
sur l’idée que l’homme est au cœur des préoccupations divines
s’accommodèrent mal d’un tel bouleversement, Galilée a donc
été condamné pour ses observations.)
À partir de là, les découvertes
astronomiques s’enchaînent à un rythme croissant, transformant
à tout jamais notre vision du monde. En particulier, une idée
révolutionnaire s’impose: n’étant plus au centre de tout,
nous en faisons donc partie. En fait, notre monde tourne autour du Soleil
comme les autres planêtês. Nous habiterions donc un
astre semblable à ceux-ci. C’est dire que notre monde est sphérique,
et non plat, et qu’on peut en faire le tour. Voilà qui a ouvert
la voie aux grandes expéditions maritimes de la Renaissance.
Du coup surgit aussi le concept révolutionnaire
de planètes, c’est-à-dire de mondes semblables au
nôtre. La Terre est une planète au même titre que Mars,
Vénus, Mercure, Jupiter, Saturne, et toutes circulent autour du
Soleil.
Le concept de planète ouvre la voie
à une compréhension plus juste de ce qu’on observe au firmament.
Les astres errants sont des planètes qui tournent autour du Soleil.
Celui-ci est une étoile, comme les milliers d’autres qu’on voit
briller au firmament. En fait, ce dernier n’est pas un dôme
mais un volume, un espace peuplé d’étoiles. Il s’agit
de l’espace.
De surcroît, et plus significatif encore,
la Terre étant une planète comme les autres, celles-ci devraient
normalement être habitées. (Voilà une autre idée
qui bouscule les conceptions religieuses liées à «l’homme
au cœur de toute préoccupation divine».)
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Galilée
(1564-1642)
ou Galileo Galilei
Savant
italien (astronome et physicien) qui a posé les fondements des sciences
mécaniques. Galilée est célèbre pour avoir
validé la théorie prônant que la Terre et les autres
planètes gravitent autour du Soleil. Ses réalisations comprennent
le perfectionnement de la lunette astronomique (télescope).
Grâce
à celle-ci, il commence par découvrir que la surface de la
Lune n'est pas parfaite comme le voulaient les croyances de l'époque:
il y observe notamment des montagnes (comme sur Terre). Puis il découvre
la nature de la Voie lactée (faite de milliers d'étoiles)
et constate que certaines étoiles visibles à l'œil nu sont
en réalité des groupes d'étoiles. Il étudie
également les taches solaires.
Le
7 janvier 1610, Galilée fait une découverte fondamentale:
il remarque trois petites «étoiles» à côté
de Jupiter. Après quelques nuits d'observation, il constate que
ce sont en réalité quatre satellites gravitant autour de
Jupiter. Le 4 mars 1610, il publie ses découvertes dans Le Messager
des étoiles. Pour lui, Jupiter et ses satellites sont un modèle
du Système solaire. Grâce à eux, il pense pouvoir démontrer
que tous les corps célestes ne tournent pas autour de la Terre —
comme on le croyait jusqu’alors. Il sera cependant vivement condamné
par l''Église catholique… tout en maintenant ses idées. (Plus
dans Wikipédia) |
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Rêve d’espace
Désormais, le firmament cesse d’être
le théâtre de nos peurs pour devenir un espace fascinant.
À quoi ressemblent les autres planètes? Combien sont-elles
habitées? À quoi ressemblent leurs habitants? Comment
les contacter? Et puisque le Soleil est une étoile entourée
de planètes, est-ce la même chose pour les autres étoiles?
À partir de là, notre imagination
s’enflamme. Alors qu’une foule d’astronomes étudient l’espace
à l’aide de télescopes et des mathématiques, nos conteurs
et poètes entreprennent de le décrire. Des récits
de voyage vers les planètes, au début fantaisistes mais de
plus en plus scientifiques, apparaissent. Tout à coup, on se met
à rêver de voyager dans l’espace.
Restent cependant deux grandes questions à
résoudre: à quelle distance se trouvent les autres mondes
et comment s’y rendre?
Suire: Du rêve à la réalité |
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Les neuf planètes
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La Terre et les cinq planêtês
sont finalement des planètes qui gravitent autour du Soleil. Avec
le Soleil en toile de fond, on voit ici (du centre bas jusqu'en haut vers
la droite): Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus,
Neptune et Pluton. Nos ancêtres auraient été
renversés et émerveillés de voir les images que nous
avons! |
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