Dernière mise à jour : 15 mars
2003
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Quatrième semaine suivant
la destruction de Columbia :
• Perspectives
:
Columbia a-t-il été victime de
son aile gauche ?
• 24
février : Ce que la NASA nous dit
• 24
février : Aurait-on pu observer des dommages sur
l’aile gauche ?
• 24
février : Columbia observé depuis la Terre
• 25
février : La NASA a-t-elle bien évalué
les risques que courait Columbia?
• 25
février : Ce que pense Sean O'Keefe des courriels
(en anglais)
• 25
février : Ce que la NASA nous dit (en
anglais)
• 28
février : Le vidéo des dernières
minutes avant l'accident...
• 28
février : À propos du vidéo des
dernières minutes de Columbia
Columbia a-t-il été victime de son aile gauche ?
Nous
ignorons toujours ce qui a provoqué la perte de Columbia au terme
de sa vingt-huitième envolée le 1er février. D’après
ce que nous en disent les enquêteurs, aucun scénario n’est
à exclure pour l’instant alors que toutes les hypothèses
possibles se doivent d’être considérées. Columbia s’est
désintégré au moment où il subissait le stress
maximal de sa fulgurante rentrée dans l’atmosphère.
Néanmoins,
certaines informations véhiculées dans la presse spécialisée
laissent entendre que le vaisseau pourrait avoir été victime
d’une particularité qu’on ne retrouve sur aucun autre orbiteur.
D’après certains rapports, notamment les observations du commandant
de navette Robert Gibson, les ailes de Columbia
sont nettement plus rugueuses que celles de Discovery, d’Atlantis ou d’Endeavour,
et davantage même son aile gauche que son aile droite.
Le magazine Aviation Week & Space Technology confirme d'ailleurs
que les ingénieurs de la NASA savaient depuis des années
que le «facteur d’irrégularité» des ailes de
Columbia était au moins deux fois plus élevé que celui
des ailes des autres orbiteurs et que, en particulier, son aile gauche
était plus raboteuse que son aile droite. Gibson a piloté
cinq fois la Navette, dont quatre fois en qualité de commandant
de vol. À la suite de la mission STS 28 – le premier vol de Columbia
(août 1989) suivant la perte de Challenger –. il s’est inquiété
de ce que la rugosité de l’aile gauche a généré
davantage de turbulence aérodynamique que l’aile droite. «Et
lorsque Columbia a disparu, de dire Gibson, la première chose à
laquelle j’ai pensée a été de me demander si ça
n’avait pas commencé au niveau de l’aile gauche…»
Les irrégularités des ailes de Columbia auraient pour effet
d’accroître les températures extérieures lors de la
rentrée dans l’atmosphère et de générer davantage
de turbulence. Conséquemment, mission après mission, les
ailes de Columbia auraient été plus sévèrement
mises à l’épreuve que celles des autres orbiteurs. De surcroît,
le fait que l’aile gauche soit plus raboteuse que l’aile droite pourrait
expliquer pourquoi celle-ci a cédé lors de son désastreux
retour le 1er février.
Helped by sunny
but breezy weekend weather in Texas and Louisiana, ground searchers continued
to recover debris believed to be from Space Shuttle Columbia. Among the
finds were what was thought to be a main landing gear strut, additional
parts of the left wing and a 4- by 6-foot piece of mid-body sidewall.
Other items included what appeared to be a piece of Orbital Maneuvering System tankage and protective heat-resistant tiles. More than 2,400 ground searchers were in the field Sunday, in 20-member teams based in the Texas towns of Nacogdoches, Hemphill, Palestine and Corsicana. An additional 440 people were training for search activities. Methodical ground grid searches continued to be productive in aiding in the discovery of smaller pieces of shuttle debris. High winds hampered air and water searches during the weekend. The addition of another Navy team brought the total number of dive teams to eight. Other dive teams represented the Houston and Galveston police departments, the Texas Department of Public Safety and the Environmental Protection Agency. Despite the wind, searchers were able to recover pieces of tile from Lake Bardwell near Waxahachie, Texas. The effort to consolidate three search coordination field offices (Barksdale AFB, La., the Joint Reserve Base (Carswell Field), Texas, and Hemphill, Texas) into the main facility at Lufkin, Texas, progressed over the weekend. Investigators searched sites near Caliente, Nev., for what could be a piece of Columbia debris tracked by air traffic control radar during the time of the spacecraft’s Feb. 1 descent over California and Nevada. While some material was recovered in the area, none was confirmed as coming from Columbia. Similar work to narrow the possible locations of other debris in the U.S. Southwest continued; although, no new areas were identified for further investigation. As of late Monday, no shuttle debris was confirmed west of the Littlefield, Texas. area. |
Des mémos internes
de la NASA révèlent qu’un responsable du programme de la
Navette spatiale a demandé aux services de renseignements militaires
de tenter de photographier l’aile gauche de Columbia. Les militaires auraient
apparemment répondu avec empressement et vigueur en mettant tout
en œuvre pour utiliser leurs plus puissants systèmes de reconnaissance
(peut-être leurs satellites espions KH-11) pour photographier l’orbiteur.
Toutefois, les conclusions
des premières analyses sur les conséquences de l’impact du
débris qui a heurté Columbia 81 secondes après le
décollage semblaient indiquer peu ou pas de dommage. Par conséquent,
un autre responsable de la NASA a cru bon remercier les militaires avant
même qu’ils n’aient la possibilité de photographier Columbia.
«Le programme de la
Navette spatiale ne désire pas obtenir d’information et, de ce fait,
jamais une requête officielle n’a été adressée»,
relate Steve Stich, l’un des directeurs de vol. «J’ai donc fait savoir
à l’Armée de l’air que nous n’avons pas requis d’information
pour cette mission et qu’ils pouvaient arrêter leurs systèmes.»
Stich ajoute: «Avec ce que nous savons maintenant, j’aurais probablement
dû les laisser faire puisqu’ils avaient travaillé très
fort… Une prochaine fois, ils pourraient ne pas répondre avec autant
d’empressement à une requête en invoquant que nous “avons
crié au loup” lors de la mission STS 107.»
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Mercredi
25 février, la NASA dévoile une série de courriels
qui révèlent que, dans les jours précédents
le retour sur Terre de Columbia, des ingénieurs avaient de sérieuses
raisons de s’inquiéter de ce que l’aile gauche du véhicule
pourrait avoir été gravement endommagée. Ces échanges
informatiques montrent que des spécialistes ont continué
de se questionner sur les possibles conséquences de l’impact de
débris observé quatre-vingt secondes après le décollage.
Ils s’inquiétaient tout particulièrement de ce que les tuiles
ou le scellant thermiques protégeant la porte de la soute du train
d’atterrissage gauche pourraient avoir été sérieusement
écorchés par l’impact. Certains spécialistes ont par
conséquent émis l’hypothèse que l’intense chaleur
générée lors du retour sur Terre pourrait s’infiltrer
dans la soute, s’attaquant aux systèmes du train d’atterrissage
ou aux pneus (provoquant peut-être une explosion). Que fallait-il
donc faire en ce cas?, ont discuté entre eux divers spécialistes.
Ainsi, le 27 janvier (quatre jours avant l’atterrissage), John Kowal, un
expert en conditions thermiques, considérait que s’il y a des dommages
au niveau du scellant à la périphérie de la porte
du train d’atterrissage gauche, «il est alors faux de prétendre
que cela n’aura pas de conséquence. Je pense, écrit-il, que
cet aspect doit être clarifié car, autrement, l’avis émis
ce matin donne une fausse impression de sécurité.»
Le lendemain, un collègue se demande d’ailleurs si on se questionne
encore sur les conséquences possibles ou «si on a plutôt
choisi de se croiser les doigts en espérant que tout ira bien?»
C’est
cependant le 31 janvier, donc la veille du retour sur Terre, que les échanges
s’intensifient. Dans un courriel émis à 10h38 (pratiquement
22 heures avant que ne s’amorce le drame), Jeff Kling s’inquiète
de ce que du plasma (gaz extrêmement chaud) pourrait pénétrer
dans la soute du train d’atterrissage et des conséquences que cela
entraînerait. «Ultimement, écrit-il, notre recommandation
dans ce cas est d’amorcer l’évacuation de l’équipage (en
espérant que l’aile ne sera pas détruite avant que nous puissions
procéder).»
À
13h08, un autre ingénieur, William Anderson, répond de façon
cinglante à Kling: «Mais pourquoi en sommes-nous à
se questionner la veille du retour sur Terre et non pas depuis le lendemain
du lancement?» Il lance ensuite: «S’il se produit une explosion
dans la soute, ou si l’aile se détache ou si elle a une grosse perforation,
vous n’atteindrez même pas la piste d’atterrissage.» Il renchérit:
«Si vous perdez tous les [systèmes] hydrauliques, vous n’aurez
même pas à vous inquiéter de déployer le train
d’atterrissage ou d’un écrasement, votre seule option sera une évacuation
(probablement impossible).»
Enfin, à 16h45, un collègue, Kevin McCluney, prédit
avec justesse (mais sans le savoir) ce qui surviendra seize heures plus
tard. «Considérons ce à quoi nous assisterons si un
jet modéré de plasma chaud pénètre dans la
soute de train d’atterrissage à partir de la rentrée dans
l’atmosphère jusqu’à 60 kilomètres d’altitude. Premièrement,
les températures des pneus, des freins et des activateurs augmenteront.
Puis nous cesserons de recevoir des données lorsque les fils électriques
seront rompus.» Or, voilà précisément ce que
Jeff Kling a été le premier à observer le lendemain
matin à partir de 8h52…
Toutefois, ces courriels indiquent que ces échanges se sont déroulés
à un niveau inférieur à celui des responsables de
la mission, de sorte que ni le directeur de vol ni le responsable des opérations
de retour sur Terre n’en ont apparemment été informés.
Sean O'Keefe, NASA
Administrator, comments about the lively e-mails exchanges days before
the return of Columbia: "There is a very spirited discussion
that goes on during the course of an operation that contemplates... a wide
range of what-if scenarios, and that is extremely reassuring... An absence
of any debate would have really been disconcerting."
Personnel involved in the debate did not feel as if they were raising "red flags" and being ignored, O'Keefe said, but rather "engaging in the kind of what-if scenario thinking that is expected, necessary, and important on every operational mission." He said he saw nothing in the e-mails that indicates something is "clearly amiss" in NASA's procedures regarding the voicing of safety concerns. |
The investigation
into the loss of Columbia is increasing in depth as well as breadth, retired
Adm. Harold Gehman, chairman of the Columbia Accident Investigation Board,
said this afternoon. "Our commitment and resolve to get to the bottom of
this is undiminished." Gehman and three other members of the CAIB, Air
Force Brig. Gen. Duane Deal, Air Force Maj. Gen. Kenneth Hess and NASA
Ames Research Center director Scott Hubbard, spoke at a news conference
at Johnson Space Center.
He also talked about the western-most find of Shuttle debris to date, a piece of tile found about [60 km] northwest of Lubbock, Texas. He said the tile is believed to be from the upper surface of the left wing, near its attachment to the fuselage. Duane Deal, part of a group looking at material, maintenance and management issues for the board, said the CAIB is looking for a cause, in part through a process of elimination. "Our duty is to examine everything objectively," he said. Board members were asked about the object observed on radar moving away from the orbiting Shuttle on Jan. 17 and re-entering the atmosphere three days later over the South Pacific. Board members described it as a lightweight material, about [30 cm x 30 cm] in size. An extensive analysis of radar data that began after the Columbia accident led to the discovery of the object on Feb. 6. That analysis is continuing in an effort to determine the identity of the object. Kenneth Hess said the board would compare STS-107 with other Columbia re-entries. He said some commanders have reported wing roughness, while others didn't notice. Gehman said the board is looking carefully at weather at re-entry on Feb. 1, which he said was "in general, a particularly calm and benign environment." In response to a question, Gehman said the board is looking very carefully, "from a dozen points of view," at the three Boeing analyses of possible tile damage from foam insulation from the external tank. No conclusions have been reached, he said. "The data and twisted metal are speaking to us," Hubbard said. "We're just developing ears to hear." Gehman said debris continues to come in, and continues to be very important to the investigation. In terms of weight, approximately 10 percent of the orbiter has been recovered, he said. Finds reported during the past two days include a number of Shuttle tiles, and what appeared to be a panel from the lower surface of the right wing and a piece of the lower forward fuselage of Columbia. No confirmed Columbia debris has been found west of the Littlefield, Texas area. (So far, NASA has received 6187 images and 34 videos from the public related to the Columbia accident.) |
Vendredi 28 février, la NASA diffuse un clip montrant quatre des
membres de l’équipage assis dans le cockpit de Columbia au moment
de la rentrée dans l’atmosphère. (Pour visualiser ce clip,
en format RealMedia, cliquez ici.)
Au moment où commence le film, l’orbiteur vogue à 150 kilomètres
d’altitude au-dessus du Pacifique (à l’Ouest d’Hawaii) et file à
environ Mach 23 (26 000 km/h).
Le vidéo
commence à 8h35, samedi matin 1er février, pour se terminer
treize minutes plus tard, soit cinq minutes avant que ne se manifestent
les premiers signes du drame. Fait remarquable: on y découvre des
astronautes détendus et calmes (blaguant entre eux) alors que Columbia
est déjà entouré d’une enveloppe de gaz extrêmement
chauds (plasma). Comme le relate l’un d’eux, dehors c’est la fournaise
et il ne ferait pas bon s’y trouver!
Ce vidéo est
la seule partie qui a pu être récupérée d’une
cassette tournée par l’équipage et qui devait montrer leur
retour jusqu’à l’atterrissage en Floride. Si tout le film avait
été intact, il aurait révélé comment
l’équipage a vécu le drame et nous aurait peut-être
renseigné sur la cause de la tragédie. (On ignore cependant
si l’équipage a vu venir sa fin ou s’il a été pris
complètement par surprise.)
Le clip commence par
une courte présentation de Scott Altman, le commandant du dernier
vol de Columbia (STS 109). Il relate que tout
ce qu’on y voit est normal, exactement comme lors de son retour sur Terre
le 12 mars 2002. Les enquêteurs de la NASA confirment d’ailleurs
que le film ne révèle rien qui puisse annoncer le drame qui
commencera quelques minutes après sa fin.
Au début, la caméra
est pointée sur le pilote William McCool, alors qu’on voit dans
le fond le commandant Rick Husband. Par les hublots, on devine le plasma
entourant l’orbiteur. Les deux astronautes consultent leurs manuels de
consignes, McCool enfilant ses gants… On les entend fréquemment
échanger avec leurs collègues assises derrière: Kalpana
Chawla et Laurel Clark. Au bout de quelques minutes, McColl décroche
la caméra et la tend à Clark. Celle-ci nous montre différents
points de vue du cockpit, notamment le plasma par les écoutilles
devant le commandant Husband. La caméra est aussi parfois pointée
vers l’un des deux hublots du plafond situés derrière le
cockpit. C’est de là qu’on devine le mieux les effets plasmiques.
Et le film prend fin comme
si de rien n’était…
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NASA released
a video Friday that was filmed by STS-107 crewmembers during re-entry on
Feb. 1. The video is about 13 minutes long, beginning about 8:35 and ending
about 11 minutes before the Mission Control Center in Houston lost contact
with Columbia. The video, which was filmed on the flight deck, contains
footage of crewmembers conversing and going through the re-entry checklist.
It was recovered Feb. 6 near Palestine, Texas. Here is the statement
by Astronaut Scott Altman about the content of the flight deck video:
The tape that follows is flight deck video recorded by the crew of Columbia during their preparations for a planned landing at the Kennedy Space Center. Flight deck video and audio is routinely recorded during shuttle reentry and is used for crew post flight presentations and also as a debriefing and training aid. This video begins at 8:35, 17 minutes after the deorbit burn, with the shuttle over the South Pacific at an altitude of over [152 km]. It continues for 13 minutes to 8:48, as the shuttle passed north east of Hawaii at approximately [75 km]. The tape shows the crew going through nominal entry activities -- donning their gloves, checking suit integrity and fluid loading -- as well as documenting plasma effects observed out the windows. All of the flashes and plasma events seen on the tape are typical of a normal nighttime entry, with no unusual effects or failure signatures noted. The tape ends approximately 5 minutes prior to the orbiter crossing the coast of California, 4 minutes before the first failure signature is picked up by ground controllers and 10 minutes before the first failure is annunciated to the crew. On a nominal mission, video and audio would have been recorded through landing. However, the rest of this tape was apparently destroyed in the accident with only the first part of the tape, wound on the take up reel and without the tape case, being recovered. Of over 250 nearly identical tapes carried on Columbia during this mission, this is the only one discovered to date containing video recording. |
Mission STS 107 | Semaine 1 | Semaine 2 | Semaine 3 | Semaine 3 | Semaine 5 |